Culture du coton: Des nouvelles techniques culturales pour de meilleurs rendements

Culture du coton: Des nouvelles techniques culturales pour de meilleurs rendements

Culture du coton: Des nouvelles techniques culturales pour de meilleurs rendements

Le coton fait partie des principales cultures commerciales du nord de la Côte d’Ivoire. Les paysans y tirent l’essentiel de leurs revenus agricoles au point que cette culture est appelée l’or blanc. Ce succès est lié à l’application des technologies développées sur place par les chercheurs ivoiriens ou transférées d’autres pays. Depuis quelques années, la  recherche agronomique a développé de nouvelles techniques culturales pour accroître le rendement agricole. C’est une initiative du Fonds interprofessionnel pour la recherche et le conseil agricole (Firca) qui s’est donné comme objectif de relancer et vulgariser la recherche cotonnière en vue d’améliorer les conditions de vie des producteurs du bassin cotonnier ivoirien à travers un vaste programme.

 Choix du site et techniques de préparation du sol

Selon les techniciens, le coton se cultive sur des sols gravillonnaires profonds bien drainés. Il faut éviter les zones ombragées ou hydro morphes, les sols sableux et les terrains à forte pente, les parcelles à mauvaises herbes et difficiles à maitriser ainsi que les sols à fusariose.

Après le choix du terrain, il est important de procéder à la préparation du sol choisi. Qui consiste à défricher la parcelle en février-mars manuellement, par gyrobroyage ou par désherbage chimique. Puis, on brule si nécessaire. Après quoi, on peut labourer le sol à l’aide de charrue à soc ou à disque (culture motorisée ou attelée) ou simplement labourer manuellement le sol : binage)

Comment faire le semis ?

Le semis est réalisé à plat ou sur les billons. Il doit se faire sur un sol humide, de préférence après une pluie. Les graines de coton doivent être enfouies entre 3 à 5 cm de profondeur puis recouvertes de terre. On peut procéder au traitement du champ avec un herbicide le jour du semis ou le lendemain.

Il y a deux possibilités de semis. Pour le semis manuel, l’interligne est de 80 cm et la distance entre les poquets varie de 20 à 30 cm. Il faut mettre par poquet 4 à 6 graines coton et plus si le taux de germination est inférieur à 75%. Quant au semis au semoir, l’interligne est de 80 cm. On règle le semoir pour déposer 2 à 3 graines  tous les 10 cm.

Pour les deux méthodes, il faut procéder au remplacement des graines qui n’ont pas poussé entre 5 à 10 jours après semis.

Les techniciens conseillent de respecter les périodes de semis qui sont du 20 mai au 30 juin pour la zone nord et du 1er  juin au 10 juillet pour la zone sud.  

Intervient ensuite le démariage : en effet, 10 à 20 jours après la levée, on démarie en conservant 2 plants tous les 20 ou 30 cm (semis manuel) ou un plant tous les 10 cm (semis au semoir) pour ramener la densité à environ 125.000 plants par hectare.

La parcelle plantée doit être entretenue. Ainsi, au niveau du désherbage, il convient de faire si nécessaire un premier désherbage, 10 à 20 jours après la levée. Qui  peut être manuel (sarclage), chimique (apport d’un produit graminicide), ou mécanique (à l’aide d’un outil à dents tracté par un animal ou un engin). Le sarclage intervient 30 à 45 jours après la levée. Mais, on peut faire un sarclage complémentaire vers le 60ème jour après la levée.

Apport en fertilisants

Au niveau de la fertilisation, il faut apporter 200 kg d’engrais de fond (NPKSB 15 15 15 61) par hectare. Cette opération est menée après le labour et avant le pulvérisage ou juste après le démariage.

Cet engrais est répandu le long de la ligne de semis à 5 cm des plants environ, puis il est recouvert. Par ailleurs, il faut également apporter 50 kg d’urée par hectare, 40 à 45 jours après la levée (l’épandage se fait le long de la ligne de semis à environ à environ 5 cm des plants). Faire aussi un buttage ou sarclo-buttage juste après l’apport de l’urée.

Pour la régulation de la croissance, il est recommandé d’appliquer sur les cotonniers, au moment de la floraison (environ 60 jours après levée), un régulateur de croissance pour réduire la taille des plantes et regrouper ainsi la floraison.

Stratégies de protection de la culture 

Les ennemis du cotonnier sont nombreux en ce sens qu’il héberge de nombreux ravageurs.  Ceux-ci provoquent une importante baisse de la production dans une proportion de 50 à 75 %.

De fait, les maladies du cotonnier sont la fusariose causée par le champignon Fusarium oxysporium. Elle provoque le jaunissement puis le flétrissement des feuilles. Il y a aussi la virescence florale qui est une maladie due à un mycoplasme transmis par un jasside Orosius cellulosus. Les fleurs sont transformées en structure foliacées au moment de la floraison.

Outre les maladies, il y a les ravageurs piqueurs et suceurs. On peut citer l’acarien polyphagotarsonemus latus qui provoque des déchirures des feuilles en « coup de couteau ». Le jasside Jacobiella  est à la base du jaunissement puis le rougissement de la feuille. Le puceron Aphis Gossypli, qui fait sur les feuilles de multiples piqures provoquant l’affaissement de la plante. La punaise Dysdercus Voelkeri qui pique les graines à l’ouverture des capsules. Enfin, la mouche blanche Bamisia tabaci. Elle salit la fibre et dégrade sa qualité.

De plus, des insectes phyllophages  perforent ou détruisent les feuilles et provoquent leur chute. Ce sont les chenilles enrouleuses des feuilles appelées syllepte derogata, le spodoptera littoralis, les Altises Podagrica et les Anomis flava (Cosmophilia flava)

Enfin, les autres ennemis du cotonnier sont les chenilles des capsules qui détruisent les boutons floraux, les fleurs et les capsules. Parmi lesquelles les chenilles épineuses Earias spp, les chenilles vert rouge (diparopsis watersi), les chenilles vert rose (pectinophora gossypiella), les chenilles faux vert rose (cryptophlebia leucotreta) et les chenilles appelées Helicoverpa armigera.

Comment lutter contre les ennemis du cotonnier ?

Plusieurs recherches sont menées pour prévenir ou traiter les maladies.

Au niveau du traitement des semences. Il est recommandé de faire le mélange de produits fongicides et insecticides pour lutter contre les maladies et insectes de stock, les fontes de semis, les champignons et insectes du sol, les insectes piqueurs suceurs, vecteurs de maladies. Concernant les pratiques culturales, il faut éviter les sols déjà contaminés par la fusariose. On doit nettoyer le matériel utilisé pour les travaux du sol, sans oublier de faire une rotation culturale et éviter une mauvaise fumure.

Pour la période des semis, il est recommandé de faire un semis précoce pour éviter les attaques de certains ravageurs. En outre, il faut faire un semis groupé pour obtenir des champs homogènes et éviter le report des ravageurs d’un champ à l’autre.

Dans la même optique, on doit choisir des variétés à forte pilosité pour éviter les attaques des jassides

Veillez au respect du programme de traitements foliaires.

Il est conseillé de réaliser un programme de traitements foliaires à 14 jours d’intervalle à partir du 45ème jour jusqu’au 115ème jour après la levée. En cas d’attaque précoce d’altises (…) et particulièrement pour les variétés glandless, traiter à la demande entre le 20ème et le 30ème jour.

On doit proscrire l’utilisation de produits à base de pyréthrinoides avant le 10 aout dans la zone cotonnière nord et avant le 20 août dans la zone cotonnière sud.

Avant ces dates, utiliser des alternatives aux pyréthrinoides (endosulfan 525 à 700 g/ha, profénofos 500 à 50 g/ha, spinosad 36 à48 g/ha, indoxacarb 28 g/ha, etc.)

Après ces dates, utiliser des associations à base de pyréthrinoides comme cyperméthrine-profénofos 36-300 g/ha, deltaméthrine- triazophos 12-250 g/ha lambdacyhalothrine-chlorpyrifos éthyl 15-300 g/ha, cyperméthrine-acétamipride 36-8 g/ha.

Dans la zone à acariose, l’association doit comporter un acaricide (ou un insecticide à dose acaricide) pour les traitements végétatifs et les traitements fructifiés.

Dans les zones à risque de Bemisia, l’association doit porter sur un produit aleurodicidepour les deux derniers traitements. (Pour le choix des produits commerciaux, consulter les conseillers agricoles de la société cotonnière en activité dans la zone.

Enfin pour réduire le développement de la première génération d’insectes du cotonnier, il est conseillé de détruire les pieds de cotonnier après la récolte.

Faire une bonne récolte.

Pour la récolte proprement dite,  il faut faire une récolte manuelle échelonnée (au moins deux passages). La 1ère récolte à 50% d’ouverture des capsules. La seconde à 50% d’ouverture des capsules résistantes  et la 3ème à l’ouverture des capsules résistantes. Il faut noter qu’en Côte d’Ivoire, la récolte du coton se fait à la main pour assurer une bonne qualité de la production.

Récolter le coton sec. Dans ce cas, il faut éviter de le faire après une pluie ou tôt le matin à cause de la rosée.

 On doit séparer le coton blanc et le coton d’autres couleurs. Et on utilise des emballages en toile (jute ou pagne). Proscrire des sacs en plastique.

Activités post-récoltes

Après la récolte, il faut arracher les pieds de cotonnier ou les gyrobroyer et les incorporer au sol.

Le coton récolté est séché et stocké à l’abri de l’humidité et de la poussière dans un magasin propre, sec et bien aéré. On doit veiller à l’étanchéité du toit de la case servant de lieu de stockage. Étaler le coton graine sur une bâche et non à même le sol. Sur les marchés, grouper si possible le coton graine en lots homogènes. On peut couvrir la production avec des bâches pour l’abri de la pluie et de la poussière.

ALFRED KOUAME

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Interview

Ehouman Anderson (chargé de programmes coton et plantes à fibres au Firca):

« L’amélioration des revenus aux producteurs de coton passe par un appui à la recherche »

 

Vous êtes chargé du projet de la relance de la recherche cotonnière en Côte d’Ivoire. Pouvez-vous nous le présenter ?

C’est un ensemble de projets que la Côte d’Ivoire met en œuvre avec l’Union européenne. Dans ce projet, il y a un volet, « Appui  à la Recherche cotonnière axée sur l’amélioration des revenus ». C’est ce projet qu’on a réduit en prenant l’aspect de la recherche agronomique. Tous les auteurs ont travaillé sur ce projet, le Fonds  interprofessionnel de la recherche et de conseils agricoles (Firca) a centralisé tous ces éléments. A savoir, ceux qui ont travaillé sur ce projet, l’interprofession qui représente les deux familles de la filière, (les égreneurs et les producteurs), il y a le Centre national de recherche agronomique (Cnra) qui met en œuvre neuf des projets sur les onze que compte le contrat n° Fed/2012/292-032

Comment justifie-t-on un tel projet, notamment au niveau de la recherche quand on sait que la Côte d’Ivoire produit le coton depuis plusieurs années ?

 Comme son nom l’indique, c’est la relance de la recherche cotonnière. Jusqu’à  la crise politico militaire de 2002,  la recherche était faite. chaque année des programmes de recherche avec plusieurs projets à l’intérieur portant notamment sur la protection phytosanitaire du cotonnier pour la production des semences performantes, la lutte contre certaines maladies dans le bassin cotonnier notamment la fusariose et la virescence florale et tous les aspects agronomiques, pour augmenter la production des bonnes pratiques culturales, etc., sont lancés. Chaque société cotonnière donnait une contribution dans une sorte de convention avec le Cnra et ses programmes étaient mis en route. Avec la crise, tout ce programme a été abandonné, le Cnra n’était plus présent dans le bassin cotonnier. Depuis la reprise des activités,  l’Union européenne a commencé à aider par la réhabilitation d’abord du schéma de la production de la semence et à reprendre ceux qui étaient en instance de financement. Dans le même temps, la filière a commencé à solliciter l’aide de l’Etat qui a  abouti à la signature, le 29 avril dernier, d’un nouveau programme de recherche.

 Quelle est le contenu de ces onze projets ?

Le premier projet porte sur « L’adaptation des nouvelles variétés de coton aux conditions agro écologiques. »

Cela me permet de parler des schémas de cette variation climatique. En effet, les saisons sont de plus en plus moins marquées comme auparavant. Dans le bassin cotonnier, à partir de mi-mars, les pluies commençaient, pour s’arrêter et au plus tard à mi-octobre. Cela permettait l’ouverture des capsules et la récolte. Depuis un certain temps (dix années pour être précis) les saisons sont de moins en moins marquées. Cette année par exemple, on est en plein août mais les pluies se font rares. Dans le bassin cotonnier tout les semis commencent, à partir de mai. En Juin 2013 par exemple,  on a recensé en moyenne trois pluies dans tout le mois. Visiblement, il y a problème, cela perturbe le cycle cultural. Ce projet, c’est d’abord de voir comment évoluent ces conditions climatiques et puis comment adapter l’itinéraire technique à cette évolution. Si on sait que c’est chaque quatre année que les phénomènes arrivent, on adapte et on sait quels conseils donner aux producteurs.

Il y a aussi  «  Etude de faisabilité du coton génétiquement modifié ». De quoi s’agit-il ?

Vous savez que de plus en plus, les Ogm sont entrés dans les systèmes d’exploitation. En Afrique australe, l’Afrique de sud, le Soudan et en Afrique de l’ouest le Burkina Faso qui font le coton génétiquement modifié. En Côte d’Ivoire d’abord on n’a pas un cadre juridique pour  utiliser les organismes génétiquement modifiés. Pour le moment donc, à travers ce thème, c’est une étude de faisabilité qui va nous permettre de définir le cadre juridique et technique dans lequel on peut évoluer afin de le proposer aux décideurs.

 « La gestion intégrée des nuisible  émergeante du cotonnier en Côte d’Ivoire » Troisième projet est tout aussi délicat.

Bien sûr, il s’agit de tout ce qui s’attaque à la plante. Les nuisibles, les parasites cotonniers. 

Les producteurs, vu le relâchement de l’encadrement, avaient un peu perdu leurs bonnes habitudes. Ils ont utilisé de nouvelles techniques qui ne sont pas ce qu’on préconisait. On va faire le point sur ces techniques et surtout les améliorer.

Qu’est-ce qui a manqué à l’ancien coton  pour qu’on  parle aujourd’hui du coton génétiquement modifié?

Ce n’est pas qu’il manquait quelque chose au coton naturel. C’est pour améliorer un peu les conditions d’exploitation du coton. Le coton génétiquement modifié n’est pas une variété. Nous allons prendre nos variétés actuelles dans lesquelles on introduira un gène pour lui donner un caractère. Je donne l’exemple du Burkina Faso. Le gène qui a été utilisé permet de lutter contre les parasites et les ravageurs les plus importants du coton. Vous savez,  une chenille  peut consommer  entre 3 et 5 capsules de coton en une journée. Il y a des paysans qui ont dû abandonner leurs champs à cause de ces parasites. Ce gène permettra d’éviter que ces chenilles mangent les capsules. On aura plus besoin de traiter ces parasites.  Mais la plante aura ce gène de sorte que quand il est en contact avec le ravageur, il ne pourra plus la consommer. Du coup, pour le producteur, il y a des traitements qu’il ne va plus faire. Et cela va améliorer l’environnement. Il s’agit en fait  d’améliorer la variété existante déjà.

Comment fera le producteur pour reconnaître le bon coton à la récolte?

Effectivement, dans la détermination des prix, on détermine deux qualités  de coton : le premier et le deuxième choix. Jusqu’à deux campagnes, la différence des prix était de 30frs le kilo. On a ramené, depuis deux campagnes, à 25F Cfa le kilo. Les critères essentiels sont la coloration et la propreté. Le coton classé premier choix est totalement blanc. C’est un coton qui n’a pas été piqué parce que certains parasites qui changent la teinte du coton par leurs piqures. Par ailleurs, pendant l’harmattan, les capsules de coton s’ouvrent prématurément. Dans ce cas, la fibre change de couleur parce qu’elle n’est pas arrivée à maturité. Le deuxième critère est la propreté. Le coton peut être blanc, mais si pendant la récolte l’on n’en prend pas grand soin, il devient sale. Cela est pénalisant pour le producteur. Il doit être blanc et le moins chargé possible. C’est pourquoi on préconise la récolte fractionnée. Pour me résumer, le coton de bonne qualité doit être blanc et propre. Si l’un des critères n’est pas rempli, le coton passe en deuxième choix.

INTERVIEW RÉALISÉE PAR

DAVID YA ET ALFRED KOUAME

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Cotonculture / Opportunité d’introduction des OGM: L’étude de faisabilité est en cours

Dans bien des pays producteurs et exportateurs de fibre de coton, la tendance est à l’introduction du coton génétiquement modifié. Avec l’adoption en commission du projet de loi portant réforme des filières coton et cajou, la Côte d’Ivoire pourrait envisager le coton génétiquement modifié. De ce fait, dans le cadre du Prcc, une étude de faisabilité est en cours.

M. Ehouman, responsable de la filière coton au Fonds interprofessionnel de recherche et le conseil agricole (Firca) a essayé d’apporter quelques clarifications. Les graines de coton connues et utilisées jusque-là ont-elles montré leur limite ? « En fait, ce n’est pas qu’il manquait quelque chose à l’ancien coton. Mais l’introduction d’Ogm vise à améliorer un peu les conditions d’exploitation du coton.

Le coton génétiquement modifié, en réalité, n’est pas une nouvelle variété. C'est-à-dire que dans la pratique, nous allons prendre nos variétés existantes et y introduire un gène pour lui donner un caractère », a-t-il indiqué. Il s’agira, à l’en croire, de faire un apport de gène pouvant, par exemple, lutter contre certains parasites nuisibles qui peuvent handicaper la plante dès son plus jeune âge. Au point que le paysan soit obligé de procéder à des traitements phytosanitaires chers et contraignants s’il veut sauver son exploitation.

L’introduction du coton génétiquement modifié viendrait donc soulager les cotonculteurs de cette obligation. « Par exemple, au Burkina Faso, le gène qui est introduit, permet de lutter contre l’un des parasites ravageurs les plus importants ; c’est une chenille. Cette chenille peut consommer trois à cinq capsules  dans la journée. Et vous comprenez que si vous avez dans votre exploitation 100 chenilles en une journée, c’est au moins 500 capsules qui disparaissent.

Des paysans ont dû abandonner leur champ quand cette chenille y est entrée. Avec ce gène parasite ne mangera plus les capsules et on n’aura donc plus besoin de traiter contre ce parasite. Du coup, la plante même aura naturellement ce gène de sorte que la chenille quand elle entre en contact avec elle ne puisse pas consommer. Comme avantage, on aura plus besoin de faire certains traitements », a-t-il ajouté.

Le spécialiste précise que contre ce parasite dangereux, les paysans ont aujourd’hui recours à deux traitements spécifiques. Réussir à éliminer ces deux traitements ramènerait les obligations de soins du paysan vis-à-vis de son exploitation à quatre. « D’abord c’est l’environnement qui s’en tire à bon compte parce qu’il y a moins de traitements. Ensuite, le producteur est protégé et l’argent qui devait servir aux deux autres traitements va lui permettre de faire autre chose. Vous direz que ce n’est pas une panacée parce qu’en dehors de ces deux parasites, il reste quatre traitements à faire », a-t-il noté.

Savoir vendre les mérites du coton génétiquement modifié

Partant des impacts tant positifs que négatifs du coton génétiquement modifié en Inde, l’un des grands producteurs de coton, le Firca pense qu’en plus du Benchmarking qu’il va falloir faire pour trouver la formule qui sied à la Côte d’Ivoire, la communication de proximité ne doit pas être négligée. Surtout que récemment, les médias ont présenté le cas peu reluisant de cotonculteurs indiens à qui on a vendu les mérites d’Ogm. N’ayant pu atteindre les productions escomptées, certains se seraient suicidés. « Dire que les OGM ont pour principal objectif de booster la production est erroné.  En réalité, c’est ce mauvais message qui a été véhiculé en Inde : ‘’Faire croire aux paysans qu’ils vont produire beaucoup’’. Sans toutefois leur dire comment faire pour y parvenir. Pour ce que je sais de l’Inde, n’ayant pas été bien informé, puisque les publicités leur faisaient croire qu’ils ne feront plus de traitement, certains cotonculteurs ne le faisaient plus effectivement. Or, ce n’est pas toutes les maladies que le gène combat.  Pis, certaines maladies qui n’existaient pas avant dans leurs exploitations quand ils traitaient, ont fait leur apparition. Du coup, ils n’ont pas eu les productions escomptées. Comme chez eux, beaucoup de paysans prennent des crédits pour faire l’agriculture, il s’en est suivi  des suicides de certains paysans.

C’est pourquoi, ici en Côte d’Ivoire, nous faisons une étude de faisabilité pour maitriser justement tous ces aspects. Il s’agit donc de ne pas suivre pour suivre. C’est sur cette base que nous voulons avancer. Nous voulons capitaliser les avantages à partir des expériences d’autres pays parce que l’une des inconnues dans les Ogm, est de savoir ce que la plante va devenir. Elle a été modifiée », a précisé Ehouman Anderson Qui indique que le Firca a aussi le souci de pérenniser les variétés d’origine : « Il y a eu des schémas sur internet où on a vu des tomates qui ont la forme d’un parasite. Tout simplement, le gène à la base de cette modification a été pris chez un animal. C’est tous ces phénomènes que nous voulons maîtriser d’abord. Aux Etats-Unis, bien qu’ils soient très avancés dans l’introduction des Ogm,  l’Ogm n’est pas présente partout.

Dans cette partie, la législation fait obligation de ne pas utiliser les Ogm. Ceci pour garantir la pérennité des variétés d’origine parce que les Ogm sont des clones. C'est qu’aujourd’hui, s’il y a une catastrophe, ils peuvent toujours retrouver la variété d’origine. Il est même recommandé d’avoir une exploitation sans Ogm (avec une variété conventionnelle) à proximité pour que l’on n’ait pas de phénomènes de résistance. L’étude de faisabilité va nous permettre de prendre une décision pour le bonheur du monde agricole ».

DAVID YA